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Démarche diagnostique

Un diagnostic clinique et dermoscopique


Le diagnostic est avant tout clinique. On observe sur un fond un peu rouge,une zone kératosique. Au-delà de l’aspect visuel, c’est en touchant la zone que le diagnostic clinique peut être confirmé: la zone « accroche» sous les doigts. Ensuite,à l’aide d’un dermoscope, 3 grades peuvent être identifiés, souvent associés chez le même patient :


> Grade 1. Pseudo-réseau vasculaire : un érythème diffus interrompu par des orifices pilosébacés intacts et de diamètre régulier. L’examen anatomopathologique à ce stade montre de simples anomalies épidermiques situées entre les orifices pilosébacés intacts et une discrète réaction inflammatoire dermique interfolliculaire responsable de l’érythème.


> Grade 2. Aspect en « fraise» : sur un fond érythémateux, la KA est parsemée de follicules pileux dilatés,obstrués par un épaississement corné qui apparait blanc : ces points blancs sur fond rouge peuvent évoquer l’aspect d’une fraise, modèle décrit par l’équipe d’Iris Zalaudek dès 2006.[6,7]


> Grade 3. Amas blancs-jaunes : la kératine apparaît blanc-jaune en dermoscopie, comme une large masse sans structure cratériforme centrale.



L'évolution vers un carcinome épidermoïde invasif se marque par la disposition du pseudo réseau vasculaire sur un mode radié à la périphérie de la KA, évoquant une image en feu d’artifice (Photo 1).

Le carcinome épidermoïde présente l’aspect « classique » des vaisseaux en épingles à cheveux autour d’une masse de kératine centrale : la présence de cercles blancs témoignant de follicules pileux dilatés est également très évocatrice (Photo 2).




Ces aspects doivent conduire à une biopsie ou mieux une biospie-exérèse complète qui permettra une meilleure fiabilité de la réponse anatomo-pathologique et une meilleure adaptation lors de la reprise chirurgicale des marges carcinologiques en fonction des critères histo-pronostiques.

Dans la littérature, les grades KIN 1, 2 et 3 ont été proposés.[9] Néanmoins, ces grades ne sont pas utilisés en pratique clinique, uniquement dans le cadre d’essais cliniques.




« La douleur est l’un des signes cliniques majeurs qui doit inciter à pratiquer une biopsie
en raison du risque d'évolution en carcinome épidermoïde ».
Jean-François Sei