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Systèmes d'inhalation

Systèmes d'inhalation


Objectifs et contraintes


Le choix du système d’inhalation est un point essentiel dans la prescription d’un traitement inhalé.[1,6] Il doit se porter sur le système pour lequel les limites du patient, cognitives ou physiques, ont le moins d’impact vis-à-vis des exigences de bon usage du système[10] (Figure 3). Il n’existe pas de système idéal mais l’objectif reste le même : favoriser le dépôt pulmonaire et limiter le dépôt oropharyngé. Un des critères majeurs, qui combine à la fois les caractéristiques de l’inhalateur et le bon usage qu’en fait le patient, est la capacité de ce dernier à inhaler une fraction la plus élevée possible de particules fines. En effet, il est démontré qu’au-delà d’une taille de 5 μm, les particules inhalées vont préférentiellement se fixer au niveau de la sphère oropharyngée, aux dépens des bronches.[18]



Figure 3 : Troubles fréquents chez le sujet âgé impactant l’usage d’un système d’inhalation.[5,10]


Impact chez le sujet âgé


Différents systèmes d’inhalation sont disponibles et les limites à leur bon usage doivent guider le choix.[19] Dès lors que le patient est capable de réaliser une inhalation volontaire, les critères de choix intègreront : la dextérité, nécessaire pour enclencher ou déclencher certains inhalateurs ; la coordination pression/inhalation (dite main/bouche), indispensable avec certains inhalateurs pour éviter un impact oropharyngé important (et un faible dépôt pulmonaire) ; le débit inspiratoire minimal requis avec les inhalateurs dont le déclenchement se fait uniquement par l’inspiration, et dont le seuil pour l’obtention d’une efficacité optimale est variable d’un inhalateur à l’autre. Il est important de noter que le débit inspiratoire est inversement corrélé à l’âge[20] (Figure 4).



Figure 4 : Corrélation entre l’âge et la baisse du débit inspiratoire de pointe.[20]


Les troubles liés à l’âge sont divers et peuvent impacter à différents niveaux le bon usage d’un inhalateur. Il convient donc de s’assurer de la bonne adéquation du système avec les capacités du patient lors de la première prescription, à chaque renouvellement de prescription et également au cours du suivi sachant que les troubles peuvent apparaître ou s’aggraver avec le temps.



[1] GOLD. Global strategy for the diagnosis, management, and prevention of chronic obstructive pulmonary disease. Rapport 2020. https://goldcopd.org/gold-reports/. Accès le 30 mars 2020.

[5] Orvoen-Frija E et al. La bronchopneumopathie obstructive (BPCO) du sujet âgé en huit questions/réponses. Rev Mal Respir. 2010; 27: 855-73.

[6] Zysman M et al. Optimisation du traitement médicamenteux des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive en état stable. Propositions de la Société de pneumologie de langue française. Rev Mal Respir. 2016; 33: 911-36.

[10] Lavorini F et al. Optimising Inhaled Pharmacotherapy for Elderly Patients with Chronic Obstructive Pulmonary Disease: The Importance of Delivery Devices. Drugs Aging. 2016; 33: 461-73.

[18] Borghardt JM, Kloft C, Sharma A. Inhaled therapy in respiratory disease: the complex interplay of pulmonary kinetic processes. Can Respir J. 2018; 2019: 2732017.

[19] Mahler DA. The role of inspiratory flow in selection and use of inhaled therapy for patients with chronic obstructive pulmonary disease. Respir Med. 2020; 161: 105857.

[20] Jarvis S, Ind PW, Shiner RJ. Inhaled therapy in elderly COPD patients; time for re-evaluation? Age Ageing. 2007; 36: 213-8.