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Risque de Covid chez les patients MICI

Dès le début de la pandémie de Covid-19, les gastro-entérologues ont été largement sollicités par les patients MICI pour recevoir des informations adaptées à leur pathologie :

Suis-je plus à risque d’être infecté par le SARS-Cov2 que la population générale à cause de ma maladie ou de mon traitement ?

Suis-je plus à risque de développer une forme grave ?


Risque d’infection à SARS-Cov2 chez les patients atteints d’une MICI

Rapidement en 2020,des données rassurantes sur l’incidence du Covid-19 chez les patients MICI ont été publiées. Plusieurs études se basant sur des registres nationaux ont montré que l’incidence du Covid-19 n’était pas plus élevée chez les patients MICI que dans la population générale[1,2]. Une étude danoise montrait même une moindre incidence chez les patients MICI[2]. Cela a été confirmé par des données préliminaires françaises présentées à l’ECCO 2022[3]. Cette protection relative pourrait être liée aux mesures mises en place pour protéger ces patients en début de pandémie ou à des décisions individuelles de restriction des activités sociales et professionnelles de la part des patients[4].

Ces mêmes registres ne retrouvaient pas de sur-risque de Covid-19 lié à l’utilisation des immunosuppresseurs classiques dont les thiopurines, ou des biothérapies[1].


Risque de forme grave de Covid-19 chez les patients atteints d’une MICI

Les patients MICI infectés par le SARS-Cov2 n’ont pas plus de risque de forme grave de Covid-19 (hospitalisation et/ou décès) que la population générale[5]. Les facteurs de risque de Covid-19 sévère retrouvés dans la population MICI sont les mêmes que dans la population générale[1,6] : l’âge, les comorbidités, l'obésité.


Parmi les traitements spécifiques utilisés dans les MICI, seuls les corticoïdes seraient associés à un sur-risque de forme sévère de Covid-19 (Tableau 1). Cela a été montré dans plusieurs études[5,7,8]. Cependant, il reste difficile de distinguer le risque propre des corticoïdes de celui lié à l’activité de la maladie puisque ces traitements sont réservés aux patients MICI les plus sévères et actifs. Néanmoins, les formes actives n’étaient pas associées au risque de COVID sévère dans la cohorte française[6]. Plusieurs études ont permis de démontrer que ni les biothérapies, ni les thiopurines n’augmentent le risque de forme grave de Covid-19[5-10]. Jusqu’ici les données sont trop limitées concernant la classe des anti-JAK pour apporter des conclusions[6-9].


Tableau 1. Risque de Covid-19 sévère en fonction du traitement immunomodulateur


Impact du Covid-19 sur l’activité de la MICI

Quelques données issues de cohortes suggèrent que très peu de patients rechutent dans les 3 mois suivant l’infection à SARS-Cov2[2,6,8,10]. Dans la cohorte du GETAID néanmoins, 22 % des patients présentaient la survenue ou l’exacerbation d’une diarrhée au moment de l’infection par le SARS-CoV2, ce qui est supérieur à la population générale[11]. Par ailleurs, une étude en population générale n’a pas montré d’augmentation de l’incidence des MICI chez les patients sans antécédent de MICI infectés à SARS-Cov2[8].


Figure 1. Résumé des connaissances actuelles sur SARS-Cov2 et tube digestif. ACE-2 : Angiotensin-Converting Enzyme 2.

Auteur : Lucine Vuitton (Besançon). Rédaction : Pauline Rivière (Bordeaux). Liens d’intérêts : Abbvie, Amgen, Celltrion, Ferring, Galapagos, Janssen, MSD, Mylan, Pfizer Takeda. Directrice de Clientèle : Noëlle Croisat, Éditions John Libbey Eurotext, 07 63 59 03 68, noelle.croisat@jle.com. Chef de projet : Valérie Toulgoat, valerie.toulgoat@jle.com. Conception graphique : Stéphane Bouchard. Crédits photo : ©AdobeStock.com. Document réservé à l’usage exclusif du corps médical. Dépôt légal : © John Libbey 2022. La publication de ce contenu est réalisée à l’initiative des laboratoires Janssen par les éditions John Libbey Eurotext. Ce document est diffusé en tant que service d’information aux professionnels de santé par le Laboratoire Janssen.

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