Au vu des dernières données épidémiologiques françaises, la prévalence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) chez les plus de 60 ans doublera d’ici 10 ans [1,2]. Les MICI chez les patients âgés posent des défis uniques. D’abord, le diagnostic est parfois difficile du fait du nombre plus élevé de diagnostics différentiels dans cette population [2].
Ensuite, le traitement des MICI chez les aînés est compliqué par la présence fréquente d’une fragilité et/ou de comorbidités, souvent associées à une polymédication responsable d’interactions médicamenteuses [3]. Les médicaments immunosuppresseurs et les biothérapies, pierres angulaires du traitement des MICI, sont associés à une augmentation du risque d’infections sévères dans cette population. La crainte de ces effets indésirables est parfois responsable de stratégies thérapeutiques inadaptées [4]. Dans tous les cas, les patients les plus âgés nécessitent une prise en charge holistique et la plus personnalisée possible avec une surveillance rapprochée parfois complexe à mettre en place.
Pr Mathurin Fumery | Amiens, Dr Catherine Le Berre | Nantes