Retour à la vie normale : un nouvel objectif au cours des MICI

Depuis le début des années 2000, les objectifs thérapeutiques se sont modifiés au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : initialement cliniques, ils ont évolué parallèlement au nombre croissant de molécules ciblant les voies de l’inflammation. Actuellement, on parle de rémission biologique, endoscopique, histologique, de leur combinaison et, dans les années à venir, de rémission moléculaire, objectifs repris par les consensus STRIDE I^[2] puis STRIDE II^[3].

Le concept de « Patient-Reported Outcomes » (PRO) correspond pour les PRO-2 aux symptômes de la maladie et pour les PRO-1 à l’impact de la maladie sur différents aspects de la vie du patient tels que la qualité de vie, le handicap, la fatigue, la productivité au travail et l’anxiété/dépression. Cependant, il existe une discordance entre le ressenti des patients et celui des médecins, notamment pour les impériosités et les dimensions psychologique, familiale (y compris sexuelle) et socioprofessionnelle^[4].

Le concept novateur de « retour à la vie normale » permet une approche holistique de ces différentes dimensions. Si les traitements occupent une place majeure pour le retour à une vie normale, cela ne semble pas suffisant car malgré une rémission profonde, la qualité de vie des patients peut demeurer altérée. Les traitements doivent être les moins contraignants possibles (rythme et voie d’administration) avec un profil de tolérance satisfaisant et une surveillance peu invasive. Les thérapies complémentaires associées au traitement conventionnel en lien avec les équipes d’éducation thérapeutique et les associations de patients prennent ici toute leur place, permettant une alimentation plaisir et « plus saine », une activité physique adaptée et des thérapies de relaxation.

Dr Stéphane Nahon | Montfermeil, Dr Catherine le Berre | Nantes