Dans le CCA intra-hépatique, la chirurgie reste le seul traitement à visée curative, mais le diagnostic est souvent posé trop tardivement pour qu’elle soit envisageable.
En cas de CCA intra-hépatique localement avancé (non résécable), métastatique ou récidivant après chirurgie, le standard est une chimiothérapie palliative. Cependant le bénéfice en est limité, la survie globale médiane restant inférieure à un an[6]. Il existe donc un besoin urgent de nouvelles options thérapeutiques plus efficaces pour ces patients non-résécables ou métastatiques[6]. Parmi ces options, les thérapies ciblées sont les plus prometteuses aujourd’hui.
La diversité moléculaire des CCA intra-hépatiques n’ayant été entrevue que récemment, les premiers essais thérapeutiques à avoir évalué des agents ciblés, anticorps monoclonaux ou inhibiteurs de kinase oraux, seuls ou en association à la chimiothérapie, ont été menés chez des patients « tout venant », sans sélection préalable sur la cible moléculaire d’intérêt[1]. Tous ces essais ont échoué à démontrer un bénéfice de survie par rapport aux traitements standards[1].
Il existe désormais plusieurs thérapies émergentes prometteuses, ciblant spécifiquement les mutations des gènes IDH1et 2, BRAF, les fusions impliquant les gènes FGFR2 et NTRK, et l’instabilité microsatellitaire (MSI). Cette stratégie de ciblage pourrait ouvrir la voie à une véritable médecine de précision moléculaire des CCA intra-hépatiques[1,13,14]. Ces thérapies en cours de développement et utilisées seulement chez des patients sélectionnés sur la base d’un diagnostic moléculaire, ont montré des taux de réponse en hausse constante (allant de 20 à plus de 35 %), notamment pour les inhibiteurs de FGFR2[9].