La chirurgie du pancréas est associée à une importante morbimortalité[64]. Les complications postopératoires surviennent chez plus de 60 % des patients[5]. Leur incidence demeure stable depuis 20 ans[4]. Mais la mortalité postopératoire a significativement diminué. Quand la chirurgie est réalisée dans des centres à haut volume, une mortalité inférieure à 5 % doit être actuellement atteinte[5,6,64]. La diminution de cette mortalité peut être attribuée à l’amélioration de la prise en charge des complications, notamment en soins intensifs, endoscopie et radiologie interventionnelle[64]. Les principales complications après chirurgie pancréatique sont actuellement bien définies par l’ISGPS[65-70] :
Elle se définit par un drainage,quel que soit son volume,dont le taux d’amylase est ≥ 3 fois supérieur à la normale sérique à partir du 3e jour postopératoire, associé à une évolution ou des symptômes cliniquement significatifs et directement en lien avec cette fistule pancréatique[70].
Figure 7. Organigramme de la fistule pancréatique.
Malgré une incidence nettement inférieure à la FP, l’hémorragie postpancréatectomie (comme les complications septiques de la FP) est l’un des principaux déterminants de décès postopératoire, avec des taux de mortalité allant de 30 % à 50 %[5,71].
C’est la 2e cause de morbidité après les fistules pancréatiques, survenant chez à peu près 20 % à 30 % des patients[66,72]. Elles ont un coût important en particulier par l’augmentation des durées d’hospitalisation. L’ISGPS définit la gastroparésie comme l’incapacité à revenir à un régime alimentaire normal à la fin de la 1re semaine postopératoire associé à la durée de la décompression gastrique par SNG[66]. Trois grades différents (A, B et C) ont été définis en fonction du retentissement clinique et des modifications de la prise en charge.Les facteurs de risques de trouble de la vidange gastrique sont mal déterminés[66,73]. Il est important de renforcer l’association confirmée d’une gastroparésie à une complication intra-abdominale qui mérite un dépistage et, le cas échéant, un traitement[72,73].
Figure 8. Gastroparésie ou trouble de la vidange gastrique.
C’est l’issue de liquide laiteux provenant d’un drain, d’un site de drainage ou d’une plaie, à J3 postopératoire ou après, avec une teneur en triglycérides ≥ 110 mg/dL ou ≥ 1,2 mmol/L[69]. Avec une incidence variant de 1 % à 16 %, son diagnostic est cliniquement pertinent car associé à court et moyen terme à une hypoalbuminémie, un lymphocytopénie, une malnutrition avec implications sur la réponse immunitaire et la cicatrisation[74]. L’extension de la chirurgie semble être le principal facteur associé à sa survenue[74].
Figure 9. Organigramme de prise en charge de la fuite chyleuse après pancréatectomie.