Le consensus STRIDE-II

Les objectifs thérapeutiques à atteindre dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) ont grandement évolué sur la dernière décennie. En 2015, le consensus d’experts STRIDE définissait les objectifs thérapeutiques à atteindre chez les patients atteints de maladie de Crohn (MC) et de rectocolite hémorragique (RCH), passant de la simple rémission clinique à la rémission clinique et endoscopique. De- puis lors, l’avènement rapide de nouvelles thérapies nous a permis de considérer des cibles thérapeutiques de plus en plus strictes, définies dans le consensus STRIDE-II publié fin 2020^[1]. Ces recommandations confirment la rémission clinique et la cicatrisation endoscopique comme des objectifs thérapeutiques impératifs et incluent désormais la normalisation des marqueurs biologiques (CRP, calprotectine fécale). La mise à jour du consensus STRIDE introduit aussi la notion de chronologie des objectifs à obtenir selon le délai d’action de chaque molécule disponible à l’heure actuelle^[1].

La nécessité d’un suivi non invasif

Les objectifs de plus en plus stricts combinés au rythme soutenu des examens de suivi dans le cadre d’une stratégie « treat-to-target » imposent le développement d’outils de surveillance non invasive. En effet, les examens endos- copiques ont une acceptabilité très médiocre^[2], rendant leur réalisation régulière difficile. Quant à la calprotectine fécale, son acceptabilité est également imparfaite^[2] (figure 1), et l’échantillon est fréquemment non rapporté par le patient, soit par oubli, soit par refus ou difficultés à collecter les selles^[3]. À l’ère de la décision médicale partagée et d’une prise en charge centrée sur le patient, l’échographie semble être l’outil de surveillance le plus adapté pour les patients atteints de MICI.



Figure 1. Acceptabilité des différents examens de surveillance dans la maladie de Crohn^[2].