Les directives européennes et françaises recommandent le dépistage du CHC par échographie abdominale 2 fois par an chez des populations bien spécifiques (Figure 1).[4,15]
Figure 1 : Dépistage et diagnostic du CHC (d’après EASL[15] et Goossens[4]).
Le dépistage du CHC chez les malades atteints de cirrhose compensée par échographie semestrielle permet de diagnostiquer le CHC au stade curable dans plus de 70 % des cas.[3,14]
Il a par ailleurs été montré par l’analyse de patients suivis pour cirrhose virale dans le cadre de la cohorte française CIRVIR (n = 1671 patients) que le respect strict des recommandations pour le dépistage du CHC strictement réalisé (tous les 6 mois maximum) permet d’améliorer la survie globale de façon significative.[5] En effet, chez les patients ayant respecté les recommandations, la survie médiane était de 53 mois alors qu’elle n’était que de 25 mois dans le groupe de patients ayant un intervalle de plus de 7 mois entre les échographies de dépistage (p = 0,017). Ainsi, une déviation même modeste par rapport aux recommandations a un impact majeur sur la survie des patients.[5]
Figure 2 : Lien entre le stade de CHC et la survie (d’après Villanueva et al [16] et EASL[15]).
Il est recommandé de mettre en place auprès de ces acteurs de soins des actions de formation et d’information sur la cirrhose et ses facteurs de risque ainsi que sur les outils simples permettant d’identifier les patients, tel que le fibroscan miniaturisé.
Pour ce faire, il est proposé notamment d’évaluer la mise en place de systèmes de rappel pour la réalisation de l’échographie semestrielle.
Une des particularités du diagnostic du CHC est la possibilité de poser un diagnostic de certitude sur des critères d’imagerie d’où l’importance d’une technique rigoureuse.[17] Or, l’échographie est un examen opérateur-dépendant entraînant potentiellement une variation importante de la performance de l’échographie abdominale pour le dépistage du CHC.[4,5] Il est donc recommandé de faire effectuer ces examens par des experts formés en détection des lésions du foie pour pouvoir atteindre les valeurs de sensibilité et de spécificité rapportées dans la littérature (58-89 % et + 90% respectivement).[3]
En outre, d’après le rapport Dhumeaux 2014, plusieurs autres points d’amélioration peuvent être apportés pour optimiser cet examen :
La recherche active sur les marqueurs biologiques de la maladie, de son hétérogénéité et de son stade d’évolution pourrait conduire à un rôle croissant d’anatomopathologistes et/ou de biologistes moléculaires experts pour améliorer la prédiction de la survenue d’un CHC ou bien le taux de récidive.[15,18]
[3] Cadier B et al. Early detection and curative treatment of hepatocellular carcinoma: A cost- effectiveness analysis in France and in the United States. Hepatol 2017;65(4):1237-1248.
[4] Goossens N et al. Carcinome hépatocellulaire : nouvelles recommandations de prise en charge. Rev Med Suisse 2018;14:1508-1511.
[5] Costentin C et al. Parcours de soins du patient atteint de carcinome hépatocellulaire en France : état des lieux en 2017. Bull Cancer 2017;104:752-761.
[14] Thésaurus national de cancérologie digestive. Chapitre 7. Carcinome hépatocellulaire. 19/03/2019.
[15] EASL. EASL clinical practice guidelines : management of hepatocellular carcicoma. J Hepatol 2018;69:182-236.
[17] Cadier B et al. Early detection and curative treatment of hepatocellular carcinoma : A cost- effectiveness analysis in France and in the United States. Hepatol 2017;65(4):1237-1248.
[18] Calderaro J et al. Molecular and histological correlations in liver cancer. J Hepatol 2019;71:616-630.