Praticien hospitalier, infectiologue, chef du service de maladies infectieuses et tropicales du CH de Valenciennes depuis 2016, le Dr Nicolas Ettahar nous livre le point de vue du clinicien sur les mérites de la solution globale de diagnostic microbiologique récemment déployée dans l’établissement.
Pour les cliniciens, le déploiement des nouveaux outils de diagnostic a été un véritable tournant et une surprise largement supérieure à nos attentes. Ayant été interne en laboratoire de microbiologie il y a quelque 10 ans, je mesure le pas de géant accompli en si peu de temps par la technologie. Le service rendu aux patients est considérablement amélioré,avec en particulier un gain de temps particulièrement précieux dans le sepsis.
Une solution globale telle que déployée par l’équipe du Dr Cattoen a considérablement raccourci la durée d’une antibiothérapie probabiliste au profit d’une antibiothérapie documentée et adaptée.
Les délais raccourcis de rendu des résultats et l’exactitude des CMI, notamment vis-à-vis des nouvelles molécules antibiotiques, comportent de nombreux avantages pour améliorer la prise en charge du patient souffrant de sepsis : ciblage précoce des antibiotiques intégrant les nouvelles molécules, meilleur suivi thérapeutique, fréquence des bilans, adaptation posologique…
Ce type de solution améliorera sans conteste plusieurs paramètres clés pour le patient atteint de sepsis :
• raccourcir la durée d’hospitalisation grâce à une amélioration clinique plus rapide ;
• limiter l’iatrogénie médicamenteuse, diminuer les résistances bactériennes ;
• voire diminuer le nombre d’hospitalisations injustifiées.
Référent en matière d’antibiothérapie et de maniement des molécules innovantes, l’infectiologue est aussi un maillon essentiel de la lutte contre l’émergence des résistances bactériennes, considérées par l’OMS depuis 2015 comme « l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale» et dont l’une des causes principales est la prescription excessive et inadéquate des antibiotiques. Les nouveaux outils dont nous disposons permettent une diminution de la durée d’antibiothérapie probabiliste à large spectre, durée dont on connaît le rôle dans les résistances bactériennes et les effets indésirables iatrogènes.
Le métier d’infectiologue a radicalement changé en une décennie. Je considère ces transformations comme extrêmement stimulantes. Elles donnent le sentiment d’être l’un des acteurs d’une aventure moderne de la médecine. La qualité de vie professionnelle et l’intérêt de la spécialité s’en trouvent renforcés.