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Dépistage

Dépistage


Un dépistage dépendant de la conviction du médecin traitant


Lorsque le patient est dans votre cabinet de gastroentérologie, cela signifie qu’un médecin traitant motivé et convaincu a réussi à lui faire réaliser le test puis à le convaincre une seconde fois de l’importance de réaliser la coloscopie. Cependant, les médecins traitants ne sont pas tous convaincus et motivés.

C’est là que nous avons un rôle local de motivation et d’information de nos confrères généralistes.

Dans une étude récente portant sur les patients réfractaires à la coloscopie malgré un test FIT +, l’un des freins était clairement la conviction du généraliste avec par exemple, une concentration de 3 patients réfractaires pour un seul médecin généraliste, lui-même réfractaire à la coloscopie malgré son propre test FIT +[1]. Un des éléments à apporter au généraliste est probablement de justifier la stratégie de dépistage, et notamment les âges choisis. En effet, l’âge moyen du cancer colorectal (essentiellement invasif) est de 71 ans, et 95 % des cas surviennent chez les plus de 50 ans. Sachant que la séquence de dégénérescence entre l’adénome et le cancer invasif est d’environ 10 ans, il est important de faire comprendre aux patients que le but du dépistage à partir de 50 ans est de trouver des lésions bénignes, pré-néoplasiques, qui vont se développer entre 50 et 65 ans pour la majeure partie d’entre elles, et de les traiter tôt pour que jamais le patient n’expérience la difficile épreuve du cancer colorectal.

  1. Il n’est peut-être pas assez clair dans les esprits des généralistes que l’objectif n’est pas uniquement de trouver les 8 % de cancers déjà présents en cas de FIT +.
  2. L’objectif est avant tout de trouver les 35 à 45 % de patients avec adénomes et les 7 à 10 % de patients avec lésions festonnées sessiles pour les suivre et les protéger du cancer colorectal qu’ils ne connaitront jamais en cas de dépistage bien suivi.
  3. Il est essentiel de faire évoluer le message auprès des généralistes et des patients : contrairement au dépistage du cancer du sein par exemple, il s’agit de viser principalement le dépistage des lésions pré-cancéreuses en commençant à 50 ans !


Figure 1 : Dépister tôt permet de dépister des lésions précancéreuses et non des cancers.


[1] Gandilhon C, Soler-Michel P, Vecchiato L et al. A motivational phone call improves participation to screening colonoscopy for those with a positive FIT in a national screening programme (NCT 03276091). Dig Liver Dis. 2018 ; 50 : 1309-1314.

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Rédaction : Dr Mathieu Pioche, Service d’endoscopie et d’hépatogastroentérologie, Hôpital Édouard Herriot, Lyon. Liens d’intérêts : Formations à la caractérisation endoscopique et à la détection Norgine, formation à la dissection sous-muqueuse avec Olympus et Cook Medical, Consultant Boston Scientific et 3D matrix. Directrice de Clientèle : Noëlle Croisat, Éditions John Libbey Eurotext, 07 63 59 03 68, noelle.croisat@jle.com. Chef de projet : Valérie Toulgoat, valerie.toulgoat@jle.com. Conception graphique : Stéphane Bouchard. Crédits photo : ©Fotolia.com. Document réservé à l’usage exclusif du corps médical. Dépôt légal : © John Libbey 2020. La publication de ce contenu est effectuée sous la seule responsabilité de l’éditeur et de l’auteur. Ce document est diffusé en tant que service d’information aux professionnels de santé par les Laboratoires Norgine. FR-GE-NP-2000004

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